En France, le scrutin représente une « cible considérable » de manipulations étrangères, selon la sécurité nationale


Les élections européennes du 9 juin seront « un enjeu [de sécurité] et une cible considérables » de manipulations étrangères, a déclaré, mercredi 6 mars, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), Stéphane Bouillon.

« Outre les JO [Jeux olympiques de Paris, cet été], nous sommes très sensibles à ce qu’il se passe aujourd’hui en Ukraine, et les élections européennes vont être un enjeu et une cible considérables pour certains de nos compétiteurs étrangers », a-t-il affirmé devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale, sans désigner nommément de pays.

Le SGDSN, dépendant du premier ministre, va organiser le 29 mars, pour tous les partis politiques français présentant une liste aux élections européennes, une réunion de « sensibilisation aux menaces dites hybrides » afin d’aborder les risques « de cyberattaques, de manipulations de l’information et d’ingérences étrangères ».

Tentatives de déstabilisation depuis la Russie

Concernant les Jeux olympiques de Paris, le secrétaire général a précisé qu’une série d’exercices avaient été organisés – simulant « des attaques cyber, des attaques sur les transports » –, ainsi que des réunions portant sur les précautions à prendre en matière de sécurité des télécommunications en amont de cet événement mondial.

Selon le secrétaire général, les menaces hybrides sont « celles que l’on ne peut pas attribuer, que l’on ne voit pas du premier coup, qu’il s’agisse de cyberattaques, de désinformation, d’offensives contre notre sécurité économique ». « Ces menaces s’accroissent et peuvent même nous faire perdre la guerre avant que l’adversaire n’ait montré un fusil, c’est le vieux principe de Sun Tzu [auteur de L’art de la guerre], mais c’est beaucoup plus rapide et beaucoup plus efficace pour arriver à nous faire perdre une guerre et à nous faire plonger », a-t-il conclu.

Au cours des dernières semaines, Paris a dénoncé ouvertement toute une série de tentatives de déstabilisation téléguidées par Moscou, visant à saper le soutien de l’opinion publique à la cause ukrainienne.

D’après les informations du Monde, la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a ouvert, à l’automne 2023, une enquête sur des soupçons de tentative de déstabilisation des élections européennes du 9 juin. Selon les éléments réunis, confirmés par une source au sein du ministère de l’intérieur, ils portent sur la constitution d’une liste en France servant les intérêts de la Russie et pouvant bénéficier du soutien de Moscou. D’autres pays de l’Union européenne seraient visés par des menaces similaires visant à affaiblir le front anti-Moscou né de la guerre en Ukraine.

Le gouvernement français a créé, en 2021, Viginum, une agence rattachée au SGDSN chargée de traquer la désinformation en période électorale.

Le Monde avec AFP

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